Souveraineté numérique : la gestion de nos données médicales doit tous nous mobiliser !

A partir de 2022, le Health Data Hub (HDH), véritable plateforme informatique qui regroupe toutes les données médicales des 67 millions de français, aura pour but de développer une médecine plus personnalisée et d’améliorer le système de soins actuel. Pour y parvenir, l’infrastructure aura notamment recours à l’intelligence artificielle et ses capacités inégalées de traitement.

Le HDH constituera un outil essentiel de la recherche médicale dans les décennies futures.

Mais si rien n’est fait, le HDH pourrait être géré par un acteur du numérique extra-européenne avec le risque de dépendre d'une législation étrangère !

Pire, les centaines de millions de données qui le composent et qui sont liés à tous les actes quotidiens remboursés par l’assurance-maladie pourraient être stockées - à long terme - ailleurs que sur le territoire français. Stocker ces données dans un autre pays, c’est prendre le risque de perdre un bien commun inestimable.

Malheureusement, son hébergement a été confié, sans procéder à aucun appel d’offres, à l’américain Microsoft qui aura accès, sous certaines conditions, à nos données.

Alors que les scandales sur l’utilisation illicites des données se multiplient ces dernières années (Facebook et Cambridge Analytica…), la valeur et la sensibilité de ces données obligent à la mise en place de solutions nationales, avec un niveau de sécurité maximal.

Ne renonçons pas à notre souveraineté numérique !

Actuellement, les données médicales sont stockées dans les datas centers de Microsoft aux Pays-Bas. Elles doivent être rapatriées aussi vite que possible en France dans des serveurs dédiés et sécurisés, en attendant qu’un nouvel appel d’offres soit passé, comme le secrétaire d’état au numérique, Cédric O, s’y est engagé en juin dernier.

En tant que citoyens, nous devons exiger que nos données médicales soient gérées par un acteur du numérique français et qu’elles soient hébergées dans l’hexagone !

Nous savons qu’à l’avenir, l’ensemble de nos données personnelles représenteront un enjeu économique sans précédent et leur exploitation par les GAFAM notamment questionne nos libertés individuelles. D’ici 2024, selon les prévisions du Forum Économique Mondial, le marché mondial des données se montera à plus de 500 milliards de dollars.

La cybersécurité de nos données privées doit être une priorité absolue !

Depuis l’adoption du RGPD (1), plus de 160 000 violations de données personnelles ont été notifiées en Europe auprès des CNIL (2), et nous savons déjà que les vols de données représenteront la nouvelle criminalité du XXIème siècle.

Après les réserves émises par la CNIL, une quinzaine d’associations a également interpellé le Conseil d’État au sujet de la gestion du HDH.

Si vous êtes d’accord avec moi alors signez cette e-pétition pour que le Sénat crée une mission de contrôle sur les conditions de gestion de nos données médicales.

Mathieu Chéret
Citoyen

*Règlement général sur la protection des données.
**Commission nationale de l'informatique et des libertés.