Mission de contrôle sur les emprunts indexés sur l'inflation
Mission de contrôle
Mission de contrôle sur les emprunts indexés sur l'inflation
En période de troubles budgétaires mettant à mal les finances publiques, et alors que la charge de la dette va continuer à augmenter en raison de l'augmentation des taux d'intérêts, décidée par la Banque Centrale européenne, l’État continue d'émettre des emprunts d’État indexés sur l’inflation alors qu'elle est de 6.5% en France. L'augmentation des taux d'intérêts ne diminuera pas l'inflation, en raison du fait que les entreprises fortement capitalisées, continueront d'augmenter leurs taux de marge, ce qui alimentera l'inflation en raison du caractère non-monétaire de cette dernière. Ainsi, continuer d'émettre des bons du trésor indexés sur l'inflation ne fait qu'accroître la charge de la dette.
Comme l'ont déjà montré les députés Philippe Brun (PS) et Jean-Philippe Tanguy (RN) lors des séances orales à l'Assemblée, ce type d'opération financière, et cela fut confirmé par le Ministre de l'économie Bruno Le Maire, vient « d’une demande très précise des banques et assurances », pour assurer leur rentabilité. On peut dès lors se demande l'utilité, pour l'intérêt général et pour la bonne gestion des deniers publics, d'une telle opération. Le gouvernement a renouvelé ce type d’émissions mais il en a augmenté l’encours (c’est-à-dire le montant), passant d’environ 207 milliards d’euros en 2017 à environ 250 milliards d’euros en 2022. Il est à noter qu’une majorité écrasante de ces obligations d’État indexées sur l’inflation sont de plus indexées sur l’inflation en zone euro (71 % de l’encours à la fin de mai 2022), laquelle est sensiblement supérieure à celle en France. L'Agence France Trésor a déjà évalué le coût: 40,5 milliards d'euro.
Si l’on pousse un peu plus l’analyse des données financières, on se rend compte que la perte était en effet quasi assurée pour l’État. Il suffit de regarder ce que l’on appelle en finance "le point mort d’inflation". Cela revient à se demander sous quel niveau d’inflation l’État aurait pu être gagnant avec un tel système d’emprunt. Il s’avère que cela aurait pu marcher si l’inflation avait été cantonnée sous la limite de 1,5 % jusqu’à la fin de 2021 et ce pour les dix années à venir sous Macron. Or, avec une inflation supérieure à 6%, le surcoût est énorme.
Dès lors, il est nécessaire pour la bonne gestion des deniers publics de lancer une mission de contrôle, afin d'en savoir plus sur ces emprunts, les risques afférant et le coût pour les finances publiques que cela va engendrer.