Réformer la bouvine afin d'en interdire les pratiques les plus génératrices de souffrances pour les animaux
Texte législatif
Réformer la bouvine afin d'en interdire les pratiques les plus génératrices de souffrances pour les animaux
Les taureaux, et autres animaux de rente, subissent différents sévices au cours de l’élevage.
Les méthodes de stérilisation des animaux ne sont pas homogènes, ni les efforts visant à réduire leurs douleurs. La Fédération des Groupements de Défense Sanitaire se définit comme « l’organisation agricole française en charge des questions de santé et d'hygiène animale ».
Le GDS Centre a publié une description détaillée des différentes méthodes de stérilisation et du niveau de douleur ressenti, démontrant que les animaux ne sont pas sous anesthésie générale, et pas toujours sous anesthésie locale, lors de leur stérilisation. Des exploitations indiquent toutefois sédater ou anesthésier leurs animaux.
Certaines activités taurines pratiquées dans la bouvine traditionnelle du Sud de la France engendrent également les sévices suivants :
● La ferrade : marquage au fer rouge d’un veau pour qu’il puisse être identifié grâce aux cicatrices laissées sur sa peau. Il est nécessaire de le brûler en profondeur afin que l’épiderme soit atteint jusqu’à la racine des poils, et ainsi éviter leur repousse.
● L’escoussure : méthode qui consiste à entailler à vif les oreilles des animaux avec un couteau, afin de ciseler les formes qui permettront de distinguer les élevages d’où ils proviennent.
● Le trident : composé de trois pointes de fer, au bout d’un long bâton, il est employé pour trier les animaux et ainsi faire avancer le troupeau par la douleur qu’il engendre. Il est également utilisé dans une activité appelée « l’attente au fer ». Elle consiste à faire charger un taureau et lui enfoncer les pointes du trident dans le museau, lorsqu’il est suffisamment proche, pour le faire dévier de sa trajectoire.
● La stérilisation est effectuée au travers de plusieurs méthodes :
○ La castration à la pince via la pince Burdizzo : l’objectif est d’atténuer la vivacité naturelle de l’animal pour qu’il soit moins dangereux lors des courses et dans les champs. Cette opération consiste, à l’aide d'une paire de pinces, à briser les canaux spermatiques par une double torsion. Des vétérinaires ont attesté que les animaux subissant cette mutilation ressentent, jusqu’à la destruction de l’organe, des souffrances intenses et prolongées.
○ Ablation des testicules : de plus en plus de manades et exploitations castrent les animaux en pratiquant une ablation des testicules, l’animal étant également souvent conscient. Suite à une incision du scrotum, les testicules sont dégagés, puis tournés jusqu’à ce qu’ils tombent. L’ablation est préférée par ces exploitants car une castration à la pince mal effectuée, mal serrée, pourrait laisser un testicule fonctionnel.
○ Stérilisation aux élastiques : une dernière méthode consiste à castrer les veaux en posant un élastique au-dessus des testicules sur une période de trois à sept semaines. Cela génère des douleurs importantes et parfois des lésions. L’objectif étant de couper la circulation sanguine jusqu’à la mort et la chute des tissus testiculaires et scrotaux. La stérilisation aux élastiques est une méthode non sanglante mais pourtant douloureuse sur une longue durée.
Voici les réformes de la bouvine, que nous demandons aux législateurs de voter :
● Interdire la ferrade et l’escoussure qui n’ont plus lieu d’être de nos jours car il existe actuellement d’autres méthodes indolores d’identification des animaux. Il est possible de les identifier seulement au travers d’une étiquette, dite « médaille », accrochée à l’oreille. C’est déjà la pratique de certains manadiers et de la plupart des autres types d’élevage.
● Interdire l’utilisation et la possession des tridents, instrument de torture encore employé.
● Rendre obligatoire l’anesthésie lors de la stérilisation.