Un médecin pour Demain
Texte législatif
Un médecin pour Demain
À l'heure où tous les élus locaux parlent de déserts médicaux, doit – on continuer à appliquer toujours le même logiciel qui se résume en un mot : coercition !?
Pourquoi jeter encore l'opprobre sur une profession déjà meurtrie par la Covid ( au prix de plusieurs dizaines de morts chez les seuls généralistes ), et qui tient encore au prix de burn out très nombreux ( 49% de la profession, 60% au plus fort de la crise Covid, record mondial ) ! Le secteur médico – social est le secteur le plus touché par les suicides ( 33,4/100000, record absolu toutes catégories socio – professionnelles confondues ), et les internes en médecine comptent un mort tous les 18 jours !
Contraindre davantage les jeunes leur donnera – t – il plus envie de s'installer ? Et davantage menacer donnera – t – il envie à nos anciens de rester en activité, eux qui sont deux fois moins nombreux qu'il y a dix ans à poursuivre une activité après leur retraite ?
Il est urgent d'agir ! Mais il est temps de s'interroger sur les solutions proposées, dont aucune n'a vraiment marché !
Le salariat dans des maison médicales subventionnées revient à payer une consultation à minima 68 euros, quand le mouvement Médecins pour Demain en réclame 50 pour redonner de l'air à des cabinets médicaux qui sont également des entreprises. On ne demande qu'à embaucher, mais on ne le peut plus !
Alors, que faire ?
« Médecins pour Demain » réclame une mesure essentielle : une médecine foraine ! L'idée est de permettre à des médecins d'aller dans les déserts médicaux exercer 1⁄2 journée toutes les 2 semaines, dans des cabinets éphémères. Ces cabinets seraient destinés à durer quelques années, le temps de former et d'attirer de nouveaux médecins. Il faudrait dans ce cas 20 médecins par structure, à titre d'exemple. Nous pourrions très bien envisager des locaux libérés par une mairie, et un secrétariat, poste administratif détaché parmi une communautés de communes, ou toute autre administration. Donner la possibilité aux médecins quittant ainsi leur patientèle de se faire remplacer pour cette demi – journée serait par ailleurs pertinent.
Afin d'attirer le plus de professionnels possibles, il conviendrait d'accorder un forfait défiscalisé pour toute permanence dans un désert médical, à l'instar de ce qui se pratique pour les médecins régulateurs en zone prioritaire. Ainsi, le budget total serait bien moins coûteux pour la collectivité qu'investir dans des locaux et des postes de médecins salariés, comme énoncé plus haut.
Il conviendrait également de garantir aux français un premier diagnostic médical. En effet, on voit se multiplier ici et là des initiatives palliant une pénurie à venir, initiatives toutes dangereuses et coûteuses pour la société !
Quelques exemples :
– les tests pour les angines ont une sensibilité moyenne de 86% pour une seule bactérie, le streptocoque ! Cela veut dire qu'ils ne dépistent pas les autres bactéries, et que 14% des angines à streptocoques ne seront pas soignées, avec les risques pour la santé que cela peut comporter !
– les vaccinations en pharmacie : coûteux là également, car l'immense majorité des patients se font vacciner au décours d'une consultation pour renouvellement d'ordonnance ! Il est devenu courant dans nos cabinets de voir venir des patients pour
leur traitement, qui nous déclarent avoir été vaccinés quelques jours plus tôt par leur pharmacien! Au lieux des 25 euros pour la collectivité, on rajoute 7 euros supplémentaires ( coût du pharmacien pour la vaccination )... de façon totalement inutile !
– la possibilité donnée aux kinés et infirmiers en pratique avancée de faire des primo diagnostics nous paraît être dangereux, ces professionnels n'étant pas formés à ce qui relève de la profession médicale, une « simple » douleur de dos pouvant se révéler être un cancer du rein, un myélôme ou une métastase osseuse, et une décompensation cardiaque peut très bien avoir comme cause une origine pulmonaire ou rénale, les organes n'agissant pas pour leur propre compte indépendamment des autres
Seule une connaissance complète de l'ensemble du corps humain, de sa physiologie, de sa biochimie, des pathologies rencontrées, des répercussions qu'elles peuvent engendrer de manière globale, peut être de nature à délivrer un diagnostic qui n'est jamais aussi simple qu'il n'y paraît. C'est pour cela que la profession de médecin existe !