Reconnaître le viol comme un crime contre l'humanité
Texte législatif
Reconnaître le viol comme un crime contre l'humanité
J'avais 17 ans quand j'ai été violée... En France, je suis la première mineure à avoir refusé le huis clos à ses violeurs, en 1984. Le procès s'est déroulé aux assises de Paris. Ce message envoyé à la société n'a pas été assez entendu. Pourquoi ?
Pourtant, presque quarante ans après, peu de choses ont changé dans la société sur le traitement réservé aux femmes et aux enfants. Pour moi, c'est le signe que la Justice doit protéger davantage les victimes, ex-victimes et les futures personnes qui en seront.
Trente-sept ans après ce viol, raconter mon histoire m'a rendue malade pendant l'écriture de mon livre. Physiquement, je veux dire. Et ce, même si j'ai porté plainte et même si la société a reconnu mes trois violeurs coupables. Même si j'ai réussi à construire ma vie.
Ces derniers mois, j'ai recouvré la mémoire sur certaines périodes de ma vie. L'odorat aussi. La liste des bouleversements tardifs est longue... La preuve que pour nous, victimes, il n'existe aucun délai.
Si nous prenons « perpétuité », alors il serait juste que les violeurs puissent être poursuivis à vie eux aussi. Sinon, ce n'est pas juste.
Il n'est jamais être trop tard pour réparer une injustice. A ce sujet, je ne vois pas comment enrayer ce fléau autrement que par une réponse nette et précise de la Justice : faire inscrire l'imprescriptibilité pour les violeurs dans le Code pénal. La seule façon d'y parvenir est de faire inscrire le viol comme « crime contre l'humanité et l'espèce humaine » (art. 213-5). Seuls ces crimes sont assurés d'imprescriptibilité.
Pour une plus grande protection dans la dissuasion, pour un monde plus juste et une meilleure planète... Mesdames et messieurs, je vous remercie de signer cette pétition.