Contre la suppression de l’offre « Livres et brochures » par les services de La Poste
Mission de contrôle
Contre la suppression de l’offre « Livres et brochures » par les services de La Poste
Nous demandons donc le maintien du « tarif Livres et Brochures » afin de garantir une distribution internationale des livres pour les éditeurs tout comme les particuliers, dans le seul but de la PROMOTION DE LA CULTURE FRANÇAISE
La suppression de l’offre « Livres et brochures » par les services de La Poste ne nous permet plus d’offrir nos collections à l’étranger.
Par cette aberration politique, auteurs, lecteurs et notre maison d’éditions, sont ainsi privés de toute distribution vers l’Europe et l’International.
Par la force des choses, nous appelons à une révision de cette décision aberrante et injuste des prix affichés pour une distribution à l’étranger. Nous souhaitons urgemment une solution de remplacement réellement accessible aux petites structures éditoriales ou aux particuliers qui demeurent dans l’esprit de la mission culturelle qui se voudrait portée par l’État.
À défaut, le décret appliqué depuis juillet 2025 provoque la disparition de toute distribution de livres indépendants vers l’Europe et l’International, au profit d’un monopole de fait qu’Amazon détient. Une telle issue est contraire aux objectifs de diversité culturelle, d’accessibilité et de rayonnement du livre français dans le monde.
Notre maison d’édition souhaite exprimer son inquiétude et son opposition face à la suppression progressive de l’offre postale « Livres et brochures », qui, depuis le début des années 1980, constituait un outil fondamental pour la diffusion de la culture écrite française à l’international. Cette décision, bien qu’expliquée par des arguments techniques et économiques, engendre pour notre structure et bien d’autres malheureusement, une série de conséquences graves, au point de remettre en cause notre capacité à distribuer nos ouvrages à l’étranger, et ce, à des prix acceptables pour nos Lecteurs comme pour nos Auteurs.
Des coûts d’expédition désormais prohibitifs
Depuis l’annonce de la disparition de l’offre « Livres et brochures » (prestation en sac au 1er janvier 2025 et prestation égrenée en ce 1er juillet 2025), nous avons dû nous pencher sur les solutions alternatives proposées par La Poste, à savoir le tarif Colissimo international ou le paquet international. Malheureusement, les tarifs de ces offres sont très élevés, particulièrement pour les petites structures éditoriales comme la nôtre. Pour exemple l’envoi d’un seul livre de 500g à destination de la Belgique, par Colissimo, coûte maintenant 17,84€ pour un livre vendu à 20 euros. À titre de comparaison, un envoi équivalent effectué auparavant via l’offre « Livres et brochures » revenait à 1,74 euros. Le coût d’un envoi groupé de 10 kg vers la Belgique peut désormais excéder 130 €, un montant insoutenable pour une maison d’édition indépendante.
Un décret qui va à l’encontre de ses intentions culturelles
Nous observons que le gouvernement affirme vouloir préserver le réseau des librairies francophones à l’étranger. Or, en supprimant l’offre « Livres et brochures », il rend quasiment impossible la vente directe de livres à l’international pour les éditeurs. Cette décision fragilise notre structure au point de prendre la décision de refuser toute transaction avec des librairies étrangères.
En réalité, cette directive politique va à l’encontre de l’effet culturel escompté et elle entrave l’accès des lecteurs francophones du monde entier à une production éditoriale riche, diverse et indépendante. Elle renforce mécaniquement la position des géants du commerce en ligne, notamment Amazon, seul acteur capable de maintenir des tarifs compétitifs à l’international grâce à son réseau logistique intégré. En conséquence, la diversité éditoriale se trouve en péril au profit d’un modèle concentré, uniforme, et dicté par des logiques de rentabilité.
Une directive inadaptée à notre modèle d’édition
Contrairement aux grandes maisons ou aux distributeurs industrialisés, notre structure repose sur un modèle à tirages modestes et un lectorat principalement Français mais aussi réparti dans divers pays. La fin de cette offre postale équivaut à une exclusion de fait de notre activité à l’international. L’argument de baisse des volumes ne prend pas en compte le besoin vital qu’ont nos structures, de bénéficier d’un dispositif plus souple et accessible.
La proposition d’un tarif unique pour acheminer nos livres doit répondre à tous les besoins nous permettant une distribution suffisamment large pour couvrir notre lectorat en France comme à l’étranger.
Sans soutien adapté à la distribution physique, la création éditoriale indépendante française court un grave danger d’invisibilisation à l’international. Il est impératif de penser une logistique culturelle publique ou mutualisée, afin que la diffusion des livres ne soit pas réservée aux seuls géants des réseaux logistiques mondiaux.
Mais dans les faits, critiquer sans proposer serait également une autre aberration. Des propositions peuvent et doivent s'inscrire dans une logique de justice culturelle, de pluralité éditoriale et de rayonnement de la langue française. Elles mériteraient d’être débattues au sein des instances concernées (Ministère de la Culture, ARCEP, La Poste, opérateurs spécialisés).
Nous demandons donc le maintien du « tarif Livres et Brochures » afin de garantir une distribution internationale des livres pour les éditeurs tout comme les particuliers, dans le seul but de la PROMOTION DE LA CULTURE FRANÇAISE