Le prix de l’amour toujours d’actualité. Veux-tu m’épouser ? Non, j’ai l’AAH.
Texte législatif
Le prix de l’amour toujours d’actualité. Veux-tu m’épouser ? Non, j’ai l’AAH.
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Pour rappel, l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) est une aide financière qui permet d’avoir un revenu minimum de ressources pour cela, la personne doit avoir des restrictions substantielles ou durables à l’accès à l’emploi qui ne peuvent être compensées notamment par des mesures d’aménagement de poste de travail. (Information pouvant être retrouvée sur le site: service-public.fr)
En 2021 uns des projets de loi visant à individualiser l’allocation adulte handicapée, a été rejeté, à plusieurs reprises par notre ancien gouvernement (Le sénat à soutenu ce projet de loi et été favorable à l'individualisation). Tous les partis politiques étaient pour cette dé-conjugalisation, sauf la majorité. Celui-ci a utilisé le vote bloqué, pour qu’aucun vote ne puisse se faire au sein de l’hémicycle et que seule la majorité est la main dessus. (A l'assemblée nationale).
À la place de l’individualisation, la majorité a mis en place un abattement forfaire de 5 000 euros sur les revenus du conjoint et 1400 euros supplémentaires par enfant. Aujourd’hui une personne en situation de handicap aura son AAH à taux plein soit 919 euros si son conjoint touche l’équivalent du SMIC au-delà, l’AAH diminuera jusqu’à devenir presque nulle à partir de 1800 euros. Nous ne devons pas être privés de pouvoir contribuer aux dépenses de notre foyer, de perdre notre autonomie financière (déjà maigre), d’être infantilisé et de devenir invisible.
Le handicap ne s’envole pas en tombant amoureux, les frais non pris en charge ne disparaissent pas.
Lors des élections présidentielles : à l’entre deux tours Monsieur Emmanuel Macron s’est dit près à « bouger » et a reconnu « ce couperet absurde pour les personnes en situation de handicap ». Ce couperet a toujours été absurde.
Aujourd’hui, la majorité n’est plus absolue, nous pouvons y arriver en se re-mobilisant. Cette pétition a pour but, de faire renaître l’espoir, mais surtout d’essayer de faire avancer les choses plus rapidement. Et que nous gagnons cette bataille et que l’AAH soit indépendante des ressources du conjoint, afin que nous ayons une vie digne.
J’ai moi-même envoyé plus de 323 mails aux nouveaux députés afin d’exposer cette injustice que je vis au quotidien, mais que plusieurs milliers de couples vivent également. Quelques réponses de députés arrivent et j’en suis ravie. Mais le combat continu et nous devons ne rien lâcher !
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Ci-joint la lettre envoyée aux députés :
Bonjour,
Je me présente : Laetitia, j’ai 23 ans. Je suis mariée. Je suis atteinte d’une maladie rare (le syndrome d’Ehlers Danlos) ainsi que d’autres pathologies handicapantes au quotidien. J’ai besoin d’aide humaine, mon mari m’aide au quotidien. Je ne suis plus en capacité de travailler, pour cause de douleur non-stop non soulagé par des médicaments, une fatigabilité extrême ainsi que des troubles neurologiques.
En 2021, une proposition de loi, à l'Assemblée nationale a été faite dans le but de faire déconjugaliser l’AAH. Cette loi, à été rejetée à de nombreuses reprises par le seul parti: la majorité LREM. (Monsieur Macron a dit à l'entre deux tours de la présidentielle que ce couperet était aberrant, mais il l'a toujours été.).
Plusieurs couples ont dû se séparer, voir divorcer ou fraude auprès de la CAF pour conserver leur allocation. Dans mon cas, mon mari essaie de trouver un emploi ne dépassant pas le SMIC afin que je conserve mon AAH, et que je puisse garder ma dignité et ma liberté.
Aujourd’hui avec mon mari, nous avons fait le choix d’envoyer ce courrier à plusieurs centaines de députés en France. Afin que l’un de vous se charge de nouveau, de relancer ce combat, afin que toutes les personnes en situation de handicap puissent avoir le droit d’être amoureux-se, sans la peur de perdre son indépendance financière et d’être comme inexistant au sein de notre propre pays. Car les douleurs physiques, psychiques, émotionnelles, sociales et les coûts non pris en charge pour le handicap ne s'envolent malheureusement pas en étant amoureux. De plus, cela fait partie du pouvoir d’achat qui aujourd’hui est le sujet de prédilection du moment. Même si l’AAH augmente, l’AAH baissera selon les ressources du conjoint.
Même si vous êtes député ne faisant pas partie de la commission des affaires sociales, cela nous concerne. Le handicap ne touche pas que les autres, la vie peut basculer à tout instant, et nous pouvons être tous concernés par ce couperet existant aujourd’hui : voir son allocation adulte handicapé fondre en fonction des ressources de son/sa conjoint-e.
Nous espérons qu’un projet loi, visant à déconjugaliser l’AAH sera proposé et adopté par le plus grand nombre d’entre vous dans ce nouvel hémicycle et que cela soit effectif le plus rapidement possible.
Au nom de toutes les personnes en situation de handicap, allez-vous nous soutenir pour retrouver notre liberté au sens large ? Et quand pourrons-nous espérer que cela soit adopté ?
Merci de votre lecture et de votre réponse.