Interdire la chasse en enclos des animaux sauvages
Texte législatif
Interdire la chasse en enclos des animaux sauvages
100 000 : c’est environ le nombre d’animaux détenus en captivité pour être chassés* !
Et on a compté 300 sangliers et cervidés tués en 3 heures sur un des domaines privés (près de Reims)** pour « le plaisir de tuer » comme l’assume Willy Schraen, le président de la chasse***.
Nous, citoyens et citoyennes du monde, des villes et des champs, nous mobilisons contre cette barbarie que constitue la chasse en enclos. « C’est dans la vie sauvage que repose la sauvegarde du monde », disait déjà Henry David Thoreau****. Dans notre attitude à l’égard de notre semblable animal, c’est une part de notre humanité qui se joue.
I- « Un ball-trap sur cible vivante » dénoncée par des chasseurs eux-mêmes
Ce sont les termes de Raymond Louis, chasseur lui-même et président de l’association des amis des chemins de Sologne, qui fustige la chasse en enclos. Des milliers d’animaux sauvages sont ainsi pris au piège d’un paysage grillagé duquel ils ne pourront jamais s’échapper. Hubert-Louis Vuitton, président d’une Fédération de chasseurs poursuit : « Quand vous entendez pendant un quart d’heure la pétarade, franchement, même en tant que chasseur, je préfère descendre de mon mirador et rentrer chez moi (…) Ce qui me choque, c’est d’avoir ces quantités de gibier, étalés à droite à gauche, dans le sang (…) Quand on prélève 200 sangliers en une partie de chasse sur un domaine de moins de 150 hectares, ce n’est plus de la chasse mais un massacre ». Dénoncée par des chasseurs eux-mêmes, comment cette pratique perdure-t-elle ? Ne répondant à aucun impératif de régulation naturelle, comment justifier le maintien de cette pratique, qui réduit l’animal sauvage au rang de chose sur un terrain privé ?
II- Un vide juridique qui profite au carnage
Le statut RES PROPRIA dans un enclos d’élevage doit être reconsidérée. Celui-ci stipule que les animaux d'espèces non domestiques présents dans un enclos appartiennent au détenteur de cet enclos. Mais peut-on, en ce cas, continuer à parler d’un enclos de chasse ? Ne s’agit-il pas plutôt d’une installation d'élevage soumise, en ce cas, à la réglementation des établissements détenant des animaux d'espèces non domestiques ? Autre hiatus, pourquoi ces animaux sauvages appartiendraient-ils aux propriétaires des terrains alors même qu’ils en sont prisonniers? Par définition ce sont des animaux qui peuvent être amenés à bouger, à circuler, et à se déplacer (sans entrave) sur des distances très larges… Comment des individus peuvent s’approprier des animaux par nature sauvage et appartenant au Bien Commun ?
III- Les écosystèmes appartiennent à toutes et tous : ils sont un bien de l’Humanité
Comme le rappellent les organisations (30 millions d’amis, l’ASPAS et la fondation Brigitte Bardot) mais également le Ministère de l’Agriculture (rapport Reffay), les clôtures participent à la fragmentation des habitats. Et les conséquences désastreuses en termes d’écologie sont nombreuses : appauvrissement des sols, réduction de la circulation faunique, diminution de l’alimentation et de la reproduction naturelle des animaux, appauvrissement génétique, mais aussi, fragilisation des faons et de la petite faune, ou encore, augmentation des risques de contaminations épizootiques. Par ailleurs, certains de ces animaux massacrés sont importés de l’étranger (Pologne, Ukraine…), dérogeants ainsi à toute réglementation européenne. Comme le rappelle 30 millions d’amis, ces importations viennent contredire la prétendue « régulation » de la faune sauvage, maintes fois invoquée par les chasseurs.
C’est pour toutes ces raisons, que nous demandons l’arrêt immédiat de toutes ces pratiques, illégales d’un point de vue moral et éthique. Nous profitons de l’actualité de l’Assemblée Nationale et du Sénat puisque ces derniers vont examiner une proposition de loi contre la maltraitance animale les 16 et 18 novembre prochains. C’est possible et c’est maintenant. Vous aussi, comme de nombreuses personnes, signez la pétition contre les massacres de la chasse en enclos : sur le site du Sénat, une pétition qui compte plus de 100.000 signatures doit forcément être étudiée.
Sources citées :
*Source 30 millions d’amis
** Source France 3 TV Région
***Pas plus tard que le 9 novembre 2021 au micro des Grandes Gueules de RMC. "Tu n’as pas compris qu'on prend du plaisir dans l'acte de chasse" a lancé Willy Schraen . Questionné sur le "plaisir de tuer", le chasseur a assuré que cela faisait partie de cette passion et a assuré n'en avoir "rien à foutre de réguler". "Tu crois qu'on va devenir les petites mains de la régulation ?" a-t-il ironisé. (Article Midi Libre)
****Heny David Thoreau dans dans « De la Marche ».
Actuellement co-signataires de cette tribune : Aymeric Caron (écrivain et journaliste), Michel Onfray (philosophe), Audrey Tcherkoff (directrice du WomensForum), Corinne Lepage (avocate et ancienne Ministre de l'Ecologie), Yvan Le Bolloc'h (comédien), Laurent Baffie (humoriste), Philippe David (présentateur radio), Rémi Gaillard (humoriste), Aude Lancelin (journaliste), Bruno Gaccio (humoriste), Didier Maisto (ancien patron de Sud Radio et actuel de Pdatv), Isabelle Jacono (présidente de France Ecologie), Allain Bougrain Dubourg (journaliste et producteur), Elodie Mielczareck (sémiologue), Sébastien Laye (économiste et entrepreneur), Caroline Mecary (avocate), Virginie Martin (politologue), Steve Moradel (entrepreneur), Arnaud Riou (chaman), Loubaki Loussalat (poète slameur), Thomas Guénolé (politologue), Elsa Oesinger (artiste), Luc Bigé (écrivain), Jacky Isabello (entrepreneur), Romuald Leterrier (chaman), Pierre Rigaux (naturaliste) et également les associations ASPAS, Christophe Marie représentant de la Fondation Brigitte Bardot, 30 millions d'amis et Un jour un chasseur.
Cette pétition est fermée aux signatures.
Décision de la Conférence des Présidents :
Lors de sa réunion du mercredi 1er décembre 2021, la Conférence des Présidents a décidé d'inscrire à l'ordre du jour de la séance du mardi 11 janvier 2022 la proposition de loi visant à limiter l’engrillagement des espaces naturels et à protéger la propriété privée (n° 43 rect. bis, 2021-2022).
Elle a en outre décidé de fermer aux signatures cette pétition ayant le même objet.
Suivez les travaux sur la page dédiée du site internet du Sénat : Limiter l'engrillagement des espaces naturels et protéger la propriété privée